The basilisk

Yana Kononova

  • Exposition

03.10.2025 - 10.01.2026

  • Strasbourg

VERNISSAGE

VENDREDI 3 OCTOBRE À 18H

ENTRÉE LIBRE

MERCREDI – SAMEDI | 14H – 18H30

communiqué de presse

ÉVÉNEMENTS AUTOUR DE L’EXPOSITION

Rencontre publique avec Yana Kononova

L’exposition est coproduite avec le Centre du Patrimoine Arménien à Valence. Présentée à Valence à l’automne 2026.

Exposition soutenue par la DRAC Grand Est, la Région Grand Est et la Ville de Strasbourg.

Yana Kononova est l’une des 7 photographes ukrainiens exposés dans « Parle-leur de batailles, de météores et de caviar d’aubergines » en 2022 (exposition réalisée dans le cadre du programme de soutien à l’Ukraine piloté par le réseau Diagonal avec le soutien du ministère de la Culture et de l’Institut français, en collaboration avec Le Carré d’Art, Centre culturel Pôle Sud et le Centre Claude Cahun).

Le travail de Yana Kononova se situe à la croisée de l’art, du documentaire et de la recherche visuelle sur les traces laissées par la guerre et les catastrophes écologiques. Depuis le début de l’invasion russe en 2022, elle développe une œuvre marquée par une attention constante aux formes visibles et invisibles du traumatisme — qu’il soit humain, territorial ou environnemental. Dans plusieurs de ses séries récentes (Radiations of War, Desperation of Landscape, Boar Gardening), Yana Kononova interroge l’empreinte de la violence sur les paysages, jusqu’à faire émerger une lecture critique et poétique de l’écocide.

Le terme d’écocide, aujourd’hui au cœur des discussions juridiques et éthiques contemporaines, désigne la destruction massive et intentionnelle d’un écosystème. En Ukraine, des événements comme la rupture du barrage de Kakhovka en 2023 — provoquant des inondations à grande échelle, la mort d’espèces animales et la contamination de vastes zones agricoles — s’inscrivent dans cette dynamique. Yana Kononova, à travers ses images, capte les conséquences tangibles et diffuses de ces transformations. Desperation of Landscape, par exemple, montre les berges asséchées du Dniepr et les îles qui émergent et combine des scènes d’excursions collectives avec les ruines imposantes du barrage.

Dans Radiations of War, la série qui jalonne le parcours de l’exposition, Yana Kononova traduit ce qu’elle appelle les « radiations » de la guerre — non pas seulement la contamination chimique, mais l’onde invisible du traumatisme, qui persiste dans les corps, les sols, les objets. La terre devient alors à la fois archive, blessure et organe sensible. On assiste à une forme de fusion entre nature, matière et mémoire, dans une « techno-géographie » où infrastructures détruites, ruines, forêts et canaux se croisent dans un même récit sensoriel.

Radiations of war, 2022 © Yana Kononova

Deperation of landcape, 2023 © Yana Kononova


Yana Kononova est une artiste ukrainienne dont la pratique mêle photographie, écriture et techniques d’impression expérimentales. À travers son travail, elle explore le paysage comme un processus historique, en dialogue avec ses sensibilités, tout en adoptant des approches écocritiques et spéculatives. Son œuvre interroge la matérialité de l’image photographique, oscillant entre le geste technique et la représentation visuelle.

Elle est titulaire d’un doctorat en sociologie et d’un diplôme en art et en pratiques curatoriales du New Center for Research & Practice. Yana Kononova a reçu le Bird in Flight Prize for Emerging Photography (2019) et le Hariban Award, décerné par Benrido (2022). Elle a également été nommée par FOTODOK au réseau de talents FUTURES (2023).

Son travail a bénéficié du soutien de bourses et financements de la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels (2023), de l’Institut für die Wissenschaften vom Menschen (IWM, 2024), et de Faktura10, une initiative majeure de Ribbon International (2025). Son œuvre a été largement exposée à l’international, notamment au Museum of Fine Arts de Boston (États-Unis), au Museum für Kommunikation de Berlin (Allemagne), à FOTODOK à Utrecht (Pays-Bas), à la Penumbra Foundation de New York (États-Unis), au Mystetskyi Arsenal de Kyiv (Ukraine), à la Jam Factory de Lviv (Ukraine).


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