ÉDITIONS – REVUE - PODCAST

Stimultania Pôle de photographie développe depuis plusieurs années un travail éditorial atypique consacré aux œuvres collectives réalisées par des artistes professionnels avec des publics amateurs : des objets édités sur-mesure à l’issue des temps de création et une revue, Expérimentations splendides. En parallèle des éditions papier, une série de podcasts, nouveau canal de diffusion de la voix des artistes, a vu le jour suite à la crise sanitaire.



Mars 2020, la France réagit face à la diffusion exponentielle du coronavirus par la mise en place d’un confinement. Secteurs d’activités, professions, événements, individus, tous sont touchés, fragilisés et se réorganisent. Comment les photographes ont-ils vécu le confinement ? Comment se projettent-ils dans l’avenir et dans la création ?

Ainsi, à travers la publication de témoignages d’artistes photographes, Stimultania poursuit sa mission de transmission de la voix des auteurs. Chaque mardi jusqu’à la fin de l’année 2020, il sera question d’utilité, de consolation, de lien, de zone de confort, d’effort. Et aussi de partage d’histoires autour de photographies.

Le photographe invité répondra à cinq questions abordant ces thématiques. Il racontera une de ses images, qui lui tient à cœur et pour laquelle il place du sens au regard de cette période. En conclusion de l’entretien, il sera convié à passer le relai au photographe de la semaine suivante à travers une question de son choix.


► ÉPISODE 1 – 02.06.20 – MÉLANIE WENGER

“Cette crise sanitaire m’a réconciliée avec ma position d’artiste.”

Mélanie Wenger est une photographe documentaire indépendante basée à Bruxelles depuis dix ans originaire de Colmar. Diplômée de Lettres et d’un Master en journalisme, elle est National Geographic Explorer et développe des projets documentaires au long-cours pour lesquels elle parcourt le monde entier. Elle publie également En dans la presse magazine internationale. Ses travaux questionnent les limites de la photographie et ciblent des thématiques sociales et environnementales. En 2019, elle fonde, avec douze autres photographes internationaux, la coopérative Inland, structure dédiée à la photographie documentaire au long cours à travers le monde.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 2 – 09.06.20 – VALENTINE ZELER

“On a porté un regard sur des états intérieurs.”

Valentine Zeler est âgée de 22 ans. C’est lors d’un voyage en Inde, pour effectuer un reportage sur la condition des femmes, que la magie opère et que l’utilisation du médium photographique, pour rendre compte de ce qui l’entoure, devient une évidence. Après le passage par une école de journalisme où elle apprend les rudiments de la radio et de la vidéo, elle se forme par un D.U. « Photodocumentaire et écritures transmédias ». À la suite de quoi elle effectue un stage à l’Agence France Presse, rejoint le studio Hans Lucas en 2018 et collabore avec la presse nationale et internationale depuis.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 3 – 16.06.20 – NICOLAS LEBLANC

“L’inconfort est né du besoin de montrer les choses et de l’impossibilité de le faire librement.”

Diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, Nicolas Leblanc commence sa carrière en documentant le mal logement et les travailleurs précaires. Il voyage aux quatre coins du monde, où ses photographies tissent des récits universels et intimes sur les thèmes de la mémoire, de l’immigration ou de l’environnement. Contre le flux incessant des images médiatiques, Nicolas Leblanc propose des reportages sur la durée pour offrir « une actualité et une information lente ». Il est membre du collectif Item, basé à Lyon, et a pris part au projet « 2020, année zéro » lancé par le collectif à l’annonce du confinement.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 4 – 23.06.20 – MARION PEDENON

“Je vais à la recherche des gardiens de maisons.”

Marion Pedenon est née en 1985. Elle fait ses études entre Strasbourg et Londres, à l’Ecole supérieure des arts décoratifs et au College of arts of Camberwell. Dans sa pratique elle explore différents médiums : la photographie, l’animation, la vidéo ou encore le son. Sensible à la mémoire familiale et collective, elle s’intéresse aux objets transmis de génération en génération. Elle se positionne ainsi comme témoin du passage du temps et documente les traces qu’il laisse sur nos vies. Entre enquête et archive, son travail photographique constitue une cartographie du souvenir.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 5 – 30.06.20 – SERGE LHERMITTE

“Ma zone de confort, c’est de ne pas y être.”

Né en 1970 Serge Lhermitte s’est formé à l’École supérieure d’art et de design de Reims. Dans sa pratique il analyse les transformations sociales du monde du travail ainsi que celui de l’urbanisme et s’interroge sur l’impacte que ces changements ont sur nos vies et nos identités. Il décale l’aspect réaliste de ses photographies grâce à des modes singulier d’exposition. Ainsi il donne à son travail une dimension supplémentaire et complexifie sa réception. Utilisant divers protocoles et dispositifs, il porte un regard à la fois sociologique et symbolique sur le monde contemporain.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 6 – 07.07.20 – CHRISTOPHER TAYLOR

“Le confinement a éliminé les distractions, je me suis senti stimulé.”

Christopher Taylor est un photographe britannique né en 1958 et installé en France. Il commence des études de zoologie en Angleterre avant de se tourner vers la photographie en 1986. Autodidacte, il documente ses voyages en Asie et dans les grandes métropoles de Chine et d’Inde comme Calcutta. Dans ses photos la présence humaine a disparu et les villes désertent sont empreintes d’un silence intemporel. En 2017, il réalise le projet Steinholt en Islande. Dans cette série, il explore l’histoire intime, la transmission et les souvenirs endormis que recèle la maison familiale de son épouse. Exposé dans le monde entier il est représenté en France par la galerie Caméra Obscura.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 7 – 14.07.20 – VIOLAINE CHAUSSONNET

“J’aimerais que l’art nous ramène à une présence à nous-même et au monde.”

Violaine Chaussonnet est originaire de Lorraine. Née en 1978, elle entreprend des études de philosophie, d’ethnologie puis de photographie. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2008. Fortement marquée par le passé industriel de sa région natale et l’abandon des paysages, elle entretient un rapport particulier à la nature et à l’enfance. Sous son objectif, le végétal et le minéral prennent une tournure mystique tandis que les figures humaines font corps avec la nature. Munie de ses appareils elle a parcouru autant la campagne française que la forêt atlantique au Brésil, reste de forêt primaire entre São Paulo et Rio de Janeiro.


► ÉPISODE 8 – 21.07.20 – DOMINIQUE PICHARD

“Pour la suite, je mise beaucoup sur le lien, le collectif.”

Photographe indépendant vivant à Strasbourg, Dominique Pichard est attiré par les milieux alternatifs. Il couvre notamment le monde de la musique et celui du tatouage. Riche de douze années de collaboration avec le presse internationale spécialisée, ses photographies de tatouages sont rassemblées dans l’ouvrage Figures libres, sortien 2019 aux éditions Noire Méduse. Il s’ouvre également aux reportages pour des médias d’informations comme Arte et Mediapart et s’investit au sein du collectif M33. Suite au confinement, il a créé le projet « Memento », projet de mémoire et de libération de la parole des citoyens.


► ÉPISODE 9 – 28.07.20 – HÉLÈNE BLÉHAUT

Je me suis pas mal questionnée sur les privilèges que je détiens.

Webographie de podcasts proposée par Hélène Bléhaut : Un podcast à Soi, Prendre soin, penser en féministes le monde d’après / Kiffe ta Race #42 Promeneurs ou délinquants, les doubles standards du confinement / La Poudre, Médias et Silenciation / Les Pieds sur Terre, Journal de non-confinement : une caissière et un livreur.

Née en 1990, Hélène Bléhaut est illustratrice et photographe freelance. Diplômée de la Haute École des Arts du Rhin en 2014, elle vit et travaille à Strasbourg. Passionnée par la rencontre humaine, elle mène plusieurs projets de reportage en Haïti et au Népal, mais aussi dans les coulisses de l’école du Théâtre National de Strasbourg ou du laboratoire de Physique de l’ENS de Lyon. Elle publie notamment des récits de voyages illustrés pour la presse (Gros GrisGéo AdoLibération) et un webcomic sur la perception du handicap (ERC Comics). Elle s’interroge dans son travail — entre bande dessinée et photojournalisme— sur ce que disent de nous nos représentations, et sur le point de vue de celles et ceux qui les fabriquent.


► ÉPISODE 10 – 01.09.20 – BENOÎT LUISIÈRE

Il me semble que globalement l’art est un luxe, mais un luxe dont on ne peut pas se passer pour vivre pleinement, entièrement”

Documentaliste de formation, Benoît Luisière est également diplômé de l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse en 2002. Au cours de son travail, il développe un intérêt particulier pour les photos dites « sans qualité » : photos de famille, anonymes, coupures de presse, journaux locaux, etc. À travers la banalité de ces images, collectionnées et détournées, il interroge les identités individuelles et collectives et les pratiques photographiques vernaculaires.
Teintés d’humour et d’absurde, ses travaux mêlent illusions et vérités, réalités et fictions.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 11 – 08.09.20 – FRANÇOISE SAUR

“Le lien, par la correspondance écrite, l’attente du facteur, a toujours été pour moi fondamental.”

Françoise Saur est née en Algérie en 1949. Elle s’installe en Alsace en 1962 où elle vit et travaille encore. Formée à l’école Louis Lumière à Paris puis en Allemagne avec Otto Steinert, elle s’attache dans son travail photographique à révéler les territoires et les gens qui les peuplent. Elle réalise ainsi plusieurs portraits géographiques (Vosges, Massif Central,Alsace…et Laos, Kérala, Chine….) ainsi que des séries sur la condition féminine. Très attachée à son pays natal, elle y retourne régulièrement pour y photographier.Ses photos font l’objet de plusieurs livres.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 12 – 15.09.20 – ERIC ANTOINE

“Ça peut paraître curieux mais je n’ai pas énormément de liens humains.”

Éric Antoine est photographe autodidacte né en 1974. Sa pratique photographique se fait au rythme d’une technique ancienne : celle du collodion humide datant du XIXe siècle. Travail lent et minutieux, il prépare lui-même toute la chimie nécessaire à ce procédé et utilise une chambre grand format. Ses images sont nimbées d’une matérialité d’un autre temps mais demeurent foncièrement contemporaine par leurs sujets et leurs compositions. Loin de la cadence effrénée du numérique et des voyages au bout du monde, Éric Antoine photographie ce qui est près de lui : son jardin, l’arrière de sa maison, ses proches, le quotidien, l’absence, le temps qui passe.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 13 – 22.09.20 – ALICE BLOT

“Pour créer, je me suis saisie des moments passés avec les clients du magasin.”

Alice Blot est née en 1988, elle vit et travaille à Strasbourg. Diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Toulon puis de la Haute École des Arts du Rhin. Elle complète son apprentissage par une formation de comédienne-marionnettiste au Théâtre aux mains nues de Paris. Elle réalise des installations, des photographies et des spectacles. Son travail se nourrit du lien à l’autre, du souvenir, de l’enfance. Par le mélange des pratiques elle fait naître des formes artistiques poétiques et décalées. En novembre 2019 elle crée la compagnie «  Les Ailes de Samare » où elle déploie son goût de la mise en scène et du théâtre.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 14 – 29.09.20 – GUILLAUME HERBAUT

“Je me sens bien quand je photographie dans des lieux hostiles.”

Né en 1970 Guillaume Herbaut est photo reporter. Avec trois de ses congénères il fonde le collectif L’œil Public en 1995 qui devient un symbole du photoreportage. Rapidement reconnu en France et à l’international, Guillaume Herbaut se confronte à des thématiques difficiles, souvent tragiques : la guerre, la mémoire, la déforestation, les crises nationales et mondiales. Son travail est récompensé par de nombreux prix dont le prix Niepce en 2011 pour son enquête photographique sur la Zone interdite de Tchernobyl.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 15 – 06.10.20 – DELPHINE GATINOIS

J’ai voulu devenir le plus petit agriculteur du monde.

Delphine Gatinois est née en 1985 à Reims. Elle se forme à l’Ecole d’art d’Epinal puis à celle de Metz. Elle fonde sa création par des immersions dans de nouveaux contextes.« Dans sa mobilité, Delphine rassemble des lieux multiples et des réels épars. La création de chaque œuvre, toujours, commence dans un lieu, continue dans un autre. Pour s’enrichir quelque part, plus loin du premier point de vue où tout a commencé. » Une dimension sociale est au coeur de ses recherches. Depuis son projet de diplôme, elle travaille fréquemment entre la France et l’Afrique de l’Ouest, où elle a imaginée “La Marchandise du Vide”. Ce projet transversal, associe vidéo, performance et photographie. Elle y observe et transforme la nature des liens et des marchandises de seconde main échangées entre l’Europe et plusieurs pays frontaliers du Mali. Avec ce projet, elle est l’une des lauréates du prix Mécènes du Sud en 2018 et obtient le Prix de la Nuit de l’Instant.
Dans « Les Génies », elle compose d’imposants costumes végétaux pour faire surgir l’invisible. Elle travaille ici la force mystique du monde végétal. Pour « Les Porteurs », elle costume les chevaux de la capitale Sénégalaise en riches destriers pour évoquer la place sociale de leurs conducteurs : les charretiers de Dakar. En 2019, elle développe Omerta, un ensemble d’œuvres autour du milieu agricole dans différents contextes Mexicains et Français.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 16 – 13.10.20 – ALICIA GARDÈS

J’ai beaucoup réfléchi à avoir un rapport plus simple au test, à l’essai, à la recherche, de vraiment prendre le temps de me tromper.

Alicia Gardès est photographe, réalisatrice et artiste plasticienne. Après des études à l’École Supérieure d’Art de Lorraine, elle s’installe à Strasbourg où elle enseigne la photographie à la Haute École des Arts du Rhin. Dans ses séries photographiques elle interroge les notions de genre et leur caractère performatif. Dans Rose in the fighter kingdom elle trace le portrait de Nong Rose, championne de boxe transgenre. Son travail de réalisation s’empare également de ces thématiques. Dans le documentaire El Dia de L’Ós elle questionne, à travers une fête traditionnelle de carnaval, les archétypes féminins.


► ÉPISODE 17 – 20.10.20 – EMILIE SACCOCCIO

“Penser la fin des choses pourrait être une forme de résistance, et ça je m’y applique.”

Emilie Saccoccio est réalisatrice et photographe. Née en 1989, elle entame ses études par une licence en Arts Plastiques avant d’entrer à l’École Supérieure d’Art de Lorraine puis à la Haute École des Arts du Rhin. Elle vit et travaille à Lyon. S’emparant de nos représentations collectives elle en tire des interprétations oniriques qui les questionnent. En 2019 elle réalise son premier film, Le Visage et la Marque, produit par le Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques, dans lequel elle interroge de jeunes mexicains sur leur rapport à la perte et au deuil, dans le contexte de la fête des morts. Exposée en France et au Mexique, son travail a été récompensé par le prix Rotary et le prix Vortex.


► ÉPISODE 18 – 27.10.20 – SÉBASTIEN MOULLIER

“Dans la phase créative, je laisse toutes les idées entrer et c’est l’instinct qui fait la sélection.”

Né en 1981 à Strasbourg, Sébastien Moullier est photographe, graphiste et auteur-compositeur-interprète. Diplômé de l’Université de Strasbourg en arts plastiques en 2005, il poursuit sa formation à la Haute École des Arts du Rhin puis à l’école MJM à Strasbourg. À travers les techniques photographiques numériques et argentiques, il pose un regard singulier sur ce qui l’entoure. L’écriture tient une part importante dans son travail et il contribue régulièrement à la photographie ou au design graphique d’albums musicaux.


► ÉPISODE 19 – 03.11.20 – LÉONIE PONDEVIE

L’utilité des artistes n’est plus à prouver. La vraie question serait : à qui sont-ils utiles ? Au système ? Aux individus ?”

Léonie Pondevie est une photographe, née en 1996 à Angers. Diplômée de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, elle est membre du Collectif Nouveau Document. Pour elle, les paysages sont le reflet de notre société, ce qui la mène à se questionner sur l’anthropisation, c’est-à-dire l’impact de l’Homme sur la nature à travers la transformation des territoires, que ce soit par l’industrialisation ou encore l’urbanisation. Elle utilise de nombreux médiums et techniques tels que la vidéo, l’installation, la céramique ou le dessin. Les errances et la déambulation lui permettent de réaliser un état des lieux photographique des espaces et, dans un second temps, le logiciel Google Earth lui permet d’approfondir son travail d’enquête.
Léonie Pondevie sera en résidence de création « 5 étoiles » à Stimultania Givors pendant l’hiver 2020 et au printemps 2021.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 20 – 10.11.20 – VINCENT CHEVILLON

“J’ai la volonté d’apporter de l’épaisseur, d’écrire des histoires, de tisser des liens, de dénouer des intrigues, de faire de la politique par le biais de l’art.”

Auteur photographe et sculpteur, Vincent Chevillon est basé à Strasbourg. Initialement formé aux Sciences de la Terre, il complète ensuite ses études par le post-diplôme aux Beaux-Arts de Paris et le master SPEAP avec Bruno Latour à Sciences Po Paris. Aujourd’hui il enseigne à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg. Son travail convoque anthropologie, histoire et iconologie qu’il explore à travers différentes techniques (photographie, taille directe, code, vidéo, etc.) Depuis 2013, il développe une plateforme participative archipels.org où sont associés des documents de différentes natures afin de présenter, classer, redéfinir les notions de mémoire, de territoire, d’Histoire. Vincent Chevillon sera exposé à Stimultania en 2021.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 22 – 24.11.20 – NADIM ASFAR

“J’ai toujours photographié les choses dans une volonté de veiller sur elles, de peur qu’elles ne soient plus là, qu’elles disparaissent.”

Nadim Asfar est un photographe et vidéaste franco-libanais né à Beyrouth en 1976. Il vit et travaille entre Paris et Beyrouth. Ses premières œuvres se caractérisent par l’expérimentation des origines techniques et expérimentales de l’image. Que cela soit par le photogramme ou par la prise de vue de passants sur plusieurs années depuis le même balcon à Beyrouth, l’artiste sauvegarde les traces que les corps animés ou fixes laissent dans l’espace. Depuis quelques années, Nadim Asfar prend les paysages comme médiums et sujets. Dans le travail “Expérience de la Montagne” (2015-), l’artiste se concentre sur la campagne montagneuse dépeuplée du Liban avec la méticulosité d’un arpenteur-géomètre et la sensibilité d’un peintre paysagiste romantique, pour tenter de démystifier un paysage à la fois aride et fertile, depuis longtemps considéré comme un symbole national et traditionnel dans la peinture libanaise. L’exposition Montagnes (du Liban au Kenya) dans laquelle il est invité se prépare à Stimultania. Elle sera visible dès la réouverture des lieux culturels au public.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 23 – 01.12.20 – ALEXANDRA CAUNES

“Les projets développés se font souvent à plusieurs voix, pour lier, délier nos points de vue.”

Alexandra Caunes est artiste plasticienne, elle fonde en 2008 avec Julio Bescos le collectif Topotrope basé à Saint-Etienne. Topotrope est un laboratoire d’ « exploration de l’espace interstitiel entre les mots et leurs images ». Leur travail s’intéresse aux objets du quotidien, aux paysages périurbains. À partir de leurs images, ils fabriquent des histoires et des représentations hétérogènes. Sollicités dans le cadre de résidences avec des jeunes adolescents, ils travaillent sur le geste comme véhicule de sens et de relation. 
Le travail présenté dans le cadre du podcast est visible ici.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 24 – 08.12.20 – ANNE GOLAZ

“Je pense que la fiction est une forme de consolation, comme le rêve ou l’imaginaire.”

Anne Golaz est une photographe née en Suisse en 1983 et qui partage son temps entre son pays d’origine et la Finlande. Diplômée de l’Université d’Art et de Design d’Helsinki, son travail photographique se caractérise par la narration. Elle associe techniques photographiques, dessins, vidéos pour produire une œuvre d’art mêlant à la fois aspect pictural et aspect documentaire. La publication sous forme de livre est centrale dans son travail, elle débute avec « Metsästä (From the Woods) » qui aborde le thème de la chasse, et fait partie de la sélection du prix Aperture – Paris Photo Book Award de 2012. Sa dernière publication « Corbeau » aborde des notions de disparition, de mémoire, de liens familiaux.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 25 – 15.12.20 – JEAN-CHRISTOPHE BÉCHET

“Je pense que le musicien peut consoler mais pas tellement le photographe.”

Jean-Christophe Béchet est un photographe français, né en 1964 à Marseille. Diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, il vit et travaille à Paris. Considéré comme un photographe du « réel », son travail se développe dans deux directions. D’un côté, il prend une forme de « documentaire poétique » grâce à l’intérêt permanent du photographe pour la photo de rue et les architectures urbaines. D’un autre côté, Jean-Christophe Béchet développe des recherches sur la matière, le médium et les « accidents » techniques afin de revisiter ses images du réel. Sa photographie mêle argentique et numérique, noir et blanc et couleur, moyen format, 24×36 et polaroids. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres monographiques dont “Tokyo Station”, “European Puzzle ” et “Habana Song”.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


► ÉPISODE 26 – 22.12.20 – GUILLAUME CHAUVIN

” On avait l’impression que cette image était juste, non pas belle ou bonne, mais juste.”

Né en 1987, Guillaume Chauvin combine de multiples casquettes : photographe, écrivain, éditeur. Entre fiction et documentaire, journalisme et photographie d’art, il pose un regard subjectif en dehors des stéréotypes sur les territoires et les sujets qu’il documente. Il collabore régulièrement avec la presse et les éditions Allia pour des « essais documentés » (La Faute aux photos, Le vie Russe, Aucun détour ne ment). Cofondateur des Éditions M’habitent, il est membre du studio Hans Lucas. À paraître : “Ukraine : Guerre épaisse” (auteur), et “Face Cachée” d’Alain Kaiser (graphiste).


► ÉPISODE 27 – 29.12.20 – AMÉLIE CABOCEL

“Ça me semble crucial que les artistes construisent le récit de notre époque.”

Amélie Cabocel, est photographe et réalisatrice, elle vit et travaille à Paris. Sa pratique artistique se nourrit de ses études en sciences humaines et sociales. Par le biais de la photographie, de la vidéo, du son, du cinéma documentaire, elle se tourne vers l’exploration du corps et du corps social. Dans son dernier projet Les Blanches Terres, elle documente poétiquement avec ses outils d’image le lieu-dit éponyme où réside sa grand-mère. À travers photos et vidéos, Amélie Cabocel examine un fait social ignoré : vieillir en milieu rural. Des portraits sensibles s’ébauchent et nous interrogent sur la survie dans la mémoire de ces « vies minuscules ». 
Elle est membre du studio Hans Lucas et du collectif Diaph8.

Cet entretien est tiré d’une conversation enregistrée en visioconférence.


Podcast disponible sur le site internet et les réseaux sociaux de Stimultania
Entretiens : Bruna Gaertner
Montage : Juliette Hesse