Ce(ux) qui nous lie(nt)

Valentine Vermeil et 17 premières STAV

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

08/01 - 04/05/2018

Montélimar

Ce(ux) qui nous lie(nt) © Valentine Vermeil et les élèves

Photographies et textes réalisés par les élèves.

Intention artistique pensée et menée par Valentine Vermeil, photographe.

Temps de création mené sur 22 heures réparties sur une semaine en janvier et mai 2018.

Avec Béatrice Ladreyt, professeure de français et d’éducation socioculturelle.

Au Centre d'Etudes Forestières et Agricole, Montélimar (26).

Restitution le 4 mai 2018.

Intervention portée par Stimultania Pôle de photographie

Soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l'appel à projet Découverte Région, Passeurs de culture.

Qu’est-ce qui vous lie aux autres ? Qu’est-ce qui vous rassemble ou vous sépare ? Qu’est-ce qui fait de vous un individu ? Une invitation à sonder les rapports qui existent entre les Hommes.

Valentine Vermeil, photographe, accompagne les jeunes gens dans la création. Avec elle, sur trois journées intensives, ils pensent puis créent la photographie qui raconte l’angle choisi. Pour certains groupes, l’idée germe lentement, pour d’autres c’est l’appropriation totale. Les élèves travaillent de manière autonome, tout en suivant les conseils pratiques et esthétiques de Valentine. La forme finale étant pensée d’emblée (des leporellos), la construction des images suit un certain cahier des charges.

Au final, certains parleront d’amitié, d’amour, ou de rapport à la nature. D’autres évoqueront des liens plus surprenants : le prénom (Isis), la lutte ou la souffrance. Trois jeunes filles veulent aborder la question des femmes battues, du lien nécessaire pour « se sauver ». Le sujet est délicat, le traitement un peu maladroit mais il aura permis d’aborder notamment la difficulté à représenter certains sujets de manière la plus juste.

La construction d’un diaporama sonore vient conclure l’expérience, rassemblant les portraits des jeunes gens qui viennent se fondre les uns au autres pour former un tout et des sons enregistrés spontanément par une partie des élèves – mélange de slam, de piano et de voix.

« Lorsque j’ai reçu la proposition d’intervention pour l’atelier au CEFA par Stimultania, Béatrice avait déjà choisi la thématique des liens. J’ai tout de suite pensé à l’objet de restitution, à savoir un livre accordéon « leporello » dont toutes les pages, de la première à la dernière, se prennent par la main. Le fil conducteur était trouvé. Réfléchir, anticiper, verbaliser, accompagner, créer puis restituer. Le but était de faire travailler les élèves sur leurs propres cartes mentales. J’ai donc amorcé une réflexion avec eux sur la richesse de ce mot et toutes les pistes à explorer quand il s’agit d’exprimer, grâce à l’image, un ressenti ou un point de vue. Des petits groupes se sont formés puis les idées ont germé. Il fallait maintenant arriver à les diriger tout en respectant leur spontanéité et leurs idées. »
Valentine Vermeil


Production : 2 leporellos 14×21 cm fermés, 14×196 cm ouverts, impression couleur R/V et R seul sur papier mat 150 g, 30 exemplaires de chaque, distribués aux élèves, CEFA, artiste, Stimultania. Graphisme : Valentine Vermeil. Parution : mai 2018 / diaporama sonore 3’, projeté lors de la restitution en mai 2018 et diffusé sur internet. Montage : Valentine Vermeil. / installation des leporellos et performance live (slam, piano, lecture de textes) au sein du CEFA en mai 2018. Scénographie et installation : les élèves, Valentine Vermeil, Béatrice Ladreyt, Stimultania.


Valentine Vermeil, née en 1974, est une photographe freelance basée à Marseille. “Lauréate en 2012 du Prix du Personnel, Valentine Vermeil développe depuis 2004 une pratique documentaire qui rend compte de la diversité et des complexités du monde contemporain. Réalisée en Asie du Sud-Est, sa série « Épiceries de nuit » (2006-2007) constitue un témoignage fascinant sur un élément essentiel du vivre ensemble : le petit commerce de rue. D’autres séries comme Expressions non verbales (2002-2004) et Arcanda, le geste au travail en milieu rural (2008) s’intéressent au corps comme lieu d’émotion et au geste comme langage. Empreint d’humanisme, son regard se situe à la fois face aux personnes et aux situations qu’elle photographie et à leurs côtés puisque ses clichés transmettent avec finesse l’expérience de chacune de ses rencontres. La série Bab-El fait suite à ses séjours prolongés en Israël et à son envie de révéler l’épaisseur du réel. « Mes photographies s’éloignent délibérément du traitement médiatique et des imaginaires suscités par cette région. Mon propos est de mettre en lumière ce qui rassemble les individus, tels les liens et l’appartenance à un groupe qu’il soit social, ethnique ou religieux », explique-t-elle. La série alterne ainsi portraits et paysages, scènes de rue et de ferveur religieuse, de modernité et de rites. Au sein du corpus, Valentine Vermeil s’attache particulièrement aux figures féminines, lesquelles illustrent les changements rapides que connaît la société israélienne, à l’image de cette mariée en tenue traditionnelle s’observant dans un miroir en plastique rose, sans doute « Made in China ». Clément Dirié, historien de l’art pour la collection Neuflize vie.”