Photographies réalisées par Juliette Treillet, Guillaume Chauvin et les usagers du bar du bonheur et de l’association espagnole La Educativa à Givors.
Intervention artistique pensée et menée par Juliette Treillet et Guillaume Chauvin.
Temps de création mené sur une semaine en septembre 2025.
Au bar du bonheur et à l’association espagnole La Educativa à Givors.
Intervention portée par Stimultania.
Soutenue par le ministère de la Culture (Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes), le secrétariat d’État chargé de la citoyenneté et la ville et la ville de Givors dans le cadre du contrat de ville.
Avec le soutien du gîte Un olivier dans les étoiles.
“Passer une semaine dans ces deux bars de Givors a été pour moi une expérience singulière : il a fallu d’abord dépasser la méfiance des habitués (vis-à-vis de nous autant que des appareils photo), toujours faire preuve de bonne volonté, tenter d’organiser l’imprévisible, et, à l’instar des clients misant sur des chevaux de courses, parier que – en tant que photographe – on allait réussir à “faire image”…
Je me rappelle aussi de ceci : le premier jour, Aziz, un des clients fidèles, disait que “photographier c’est soit tricher, soit se tromper”, et que “les frères Lumière nous ont mis dans les ténèbres”. Aussi, Aziz ne voulait pas croire que je comptais ramener un vrai cheval dans ce PMU. Le dernier jour, tout en caressant l’animal, Aziz est venu me demander pourquoi avoir tenu à faire “tout ça”… J’ai répondu avoir voulu tenter de remettre un peu de réel dans le réel : faire sortir le cheval de la TV du bar rappellerait peut-être aux gens que l’animal existait aussi en dehors de l’écran, bouclant ainsi la boucle que les frères Lumière avaient débouclé… Aziz a souri. Il refusait toujours qu’on le photographie.”
Guillaume Chauvin



© Guillaume Chauvin / Collectif Tendance Floue
“On s’est assis à table ou directement au comptoir. On a posé sur le bar, entre les taches de vin, nos appareils et nos carnets. Il y a eu des méfiants bien sûr, mais surtout des curieux. Rapidement, on nous a offert à boire, à manger, des figues du jardin, des gâteaux. On ne savait pas bien ce qu’on cherchait, ce qu’on pouvait dire de tout ça. C’est complexe en fait, la vie, les difficultés, les rêves, se sentir coincé, chercher la liberté. Pour nous aussi c’est complexe, raconter sans trahir. Alors, on a prêté les appareils, on a laissé circuler les images et les paroles ; et on a recommandé un café.”
Juliette Treillet




© Juliette Treillet