Photographies et illustrations réalisées par 74 élèves de CP, CE1 et CM2.
Intention artistique pensée et menée par Marion Bornaz, photographe, et Émilie Capato, illustratrice.
Temps de création mené sur six semaines en mai et juin 2025.
Avec Nathalie Honnore, Lucie Brousse, Marie-Paule Gauer, Caroline Lepage, professeures des écoles.
À l’école Jean Moulin, Voiron (38).
Intervention portée par Stimultania Pôle de photographie.
Soutenue par le ministère de la Culture (Direction régionale des affaires Culture (Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes) et le rectorat de l’académie de Grenoble.
La proposition faite aux enfants de l’école Jean Moulin à Voiron (38) s’inspire d’un geste : la cueillette. Une pratique à partir de laquelle les artistes Marion Bornaz et Émilie Capato voulaient adopter à propos des formes d’attention et de proximité avec le vivant dans l’environnement proche de l’école. La cueillette nécessite de faire appel à sa sensibilité comme lorsqu’on fabrique une image. Tous les sens sont en éveil. Il y a quelque chose de très primaire dans ce lien au vivant. Elle nous demande de prendre le temps d’observer, d’apprendre à voir.
En tant qu’artistes, elles se sont retrouvées également autour de ce verbe. Illustratrice, Émilie observe les formes et cherche à les simplifier pour les reproduire. Photographe, Marion scrute et fait rentrer dans le cadre le monde qui l’entoure pour lui donner du sens ou le ré-inventer. Deux pratiques pour mener une même écologie de l’attention dans leurs démarches.
À travers différents jeux photographiques et pratiques d’empreintes, les quatre classes ont constitué une collection d’une centaine d’images composées de photos, d’empreintes (végétales, tampons…) et de photographies tamponnées.
En photo, Marion a développé plusieurs approches :
À l’aide de loupes de botanistes puis grâce à la macrophotographie, les élèves ont plongé dans le monde miniature et les formes végétales.
Les CM2 ont fabriqué une série d’objets fictifs pouvant servir à la cueillette (lunettes, serpette, couteaux, crayon, chapeau, boussole…) à partir de matériaux végétaux ramassés dans le périmètre proche de l’école qu’ils ont ensuite mise en scène.
Les CP-CE1 ont exploré librement les abords avec leur appareil avant de revenir en studio et mettre en scène, à travers des portraits, les cinq sens.
Les CE1 se sont amusés à la reconnaissance de la végétation environnante en la documentant.
La restitution a été imaginée sous la forme d’une grande cueillette d’images, durant laquelle chaque élève a choisi dix visuels à emmener avec lui.
La cueillette © Marion Bornaz, Émilie Capato et les élèves de l’école Jean Moulin à Voiron (38)
Photographe depuis 2016 après un premier parcours dans le spectacle vivant, Marion Bornaz développe un regard sur les formes de l’intimité. Son travail personnel, puisant dans la banalité du quotidien s’expose au cours des années dans plusieurs sériesLes sensations, Le cœur est un muscle (Médiathèque d’Aurillac, Mapraa, à Lyon…). En 2020 paraît un premier livre autoédité, Une Forêt, né d’un texte de Jeanne Beltane et son parcours de résilience post attentat. Elle en expose les photographies au festival de Pierrevert en 2021 et à la galerie La Mare, à Lyon, en 2022. Elle poursuit ses recherches en s’initiant à la sérigraphie avec un travail sur ses archives de concert « There is a light that never goes out ». Elle réalise une résidence de territoire dans le Beaujolais en 2023 durant laquelle elle s’intéresse au lien entre éleveurs et animaux. Elle développe en parallèle des projets d’interventions artistique (Musée Nicéphore Niépce, Stimultania, le Rize…). Elle crée en 2014 l’Atelier des regards, un projet d’échanges de pratiques photo et d’accompagnement. Également photographe de commande, elle collabore régulièrement avec le milieu culturel.
Formée au graphisme et à l’édition, Émilie Capato est diplômée en 2012 d’un Diplôme Supérieur des Arts Appliqués et travaille aujourd’hui à Lyon comme illustratrice sous le nom atelier mio. Parallèlement à son métier de designer elle développe une pratique artistique et artisanale à travers la broderie et la linogravure, deux médiums qui nourrissent et enrichissent ses illustrations. Son travail se concentre aujourd’hui autour de la nature morte et de la représentation de scènes de tables aux couleurs vives et saturées qui célèbrent la beauté et la simplicité des objets du quotidien et la manière dont ils peuvent raconter des histoires sur nos vies, notre culture et notre histoire. La cuisine comme le dessin, plaisirs quotidien, sont au centre de toute son attention et ce, depuis sa plus tendre enfance. Pour elle manger bon est indispensable à sa joie et à son équilibre, dessiner l’est aussi. Inspirée par son héritage familial de bons vivants, ses madeleines de Proust et les saisons, elle met en scène la table du quotidien, les produits du terroir et les fruits et légumes de saison, autour desquels nous aimons nous réunir pour partager un bon moment. Sa technique de prédilection reste la gravure en relief, procédé d’impression complètement artisanal qui fonctionne comme le tampon. Elle partage ce savoir-faire lors d’initiation de trois heures dans son atelier lyonnais.