Photographies réalisées par Alain, Nathalie, Jacques, Younès, Hakim, Jérôme, Etienne, Séverine, Mustafa et Thierry au sein des pensions de familles. Angélique, Isabelle, Élise, Claudia, Jean-Marc, Marie, Natalia, René, Yann, Delphine, Christian, Mickaël, Sarah, Tristan, Patrice et Adrien au sein de l’hôpital d’Erstein.
Temps de création mené sur quatre semaines, réparties entre octobre et novembre 2025
Avec Katalin Mohacsi et Nourredine Kadri, pension de famille La Couronne, Malika Touahri et Céline Scholl, pension de famille Stockfeld et Claudia Alario, éducatrice spécialisée au sein de l’hôpital d’Erstein. Merci également à Arnaud, éducateur, Margot, éducatrice, Alexandre, aide-soignant et Guillaume, éducateur.
Œuvre collective portée par Stimultania.
Projet conçu et mis en œuvre dans le cadre de l’appel à projet Culture – Santé
Soutenu par la DRAC Grand Est, l’Agence régionale de la Santé, du Centre Hospitalier d’Erstein et des pensions de famille ADOMA.
En 2023, Stimultania monte un projet avec la pension de famille La Couronne et le photographe Yann Datessen. Les images produites par les participants font l’objet d’une exposition dans les vitrines de Stimultania et au sein de la pension de famille.
Lors de l’inauguration de cette exposition, Stimultania rencontre les professionnels du centre hospitalier d’Erstein. Nous nous rendons compte ensemble que certains habitants sont suivis à l’hôpital et que certains patients sont dirigées vers les pensions de famille. La pension de famille du Stockfeld sollicite Stimultania pour proposer aux habitants un nouvel ensemble d’ateliers d’initiation et de découverte de la photographie.
Ensemble (avec les pensions de famille et le centre hospitalier), nous décidons de faire un projet commun et d’inviter le photographe Mathieu Farcy – dont la pratique se nourrit sur faire-avec dans chacun de ses projets – pour intervenir auprès de ces publics dans le cadre d’une résidence d’intervention.
C’est le genre de projet qui porte en soi la joie et la frustration. La joie de créer ensemble des œuvres mais aussi des moments suspendus et des espaces qui se déploient au dessus du quotidien. Et la frustration car toutes les histoires ne peuvent pas être racontées. Il faut choisir, le temps manque.

Mathieu Farcy vient une première fois à Strasbourg en octobre 2025 pour une semaine. Il rencontre alors les habitants des pensions de famille ADOMA – La Couronne et Stockfeld. Avec Alain et Nathalie, il déploie des ailes de plastique dans le parc de l’Orangerie. Avec Hakim, Jérôme et Thierry, ils partent dans la forêt proche de la pension de famille et laissent le calme des lieux apaiser les tensions de voisinage.

En novembre, Mathieu Farcy revient sur Strasbourg et intervient cette fois-ci dans les murs de l’hôpital d’Erstein auprès de 6 unités psychiatriques. Dans chacune des unités, Mathieu commence par rencontrer les participants au projet. Ils évoquent ensemble la notion de refuge. Les émotions affleurent quand les participants livrent leurs histoires à Mathieu. Des histoires de basculements, de colère, de couleurs qui nous protègent et d’horticulture. Marie caresse lentement son visage sur l’écran de l’ordinateur, Elise embarque Mathieu à la découverte des plantes poussant dans le parc de l’hôpital. Mathieu trouve un placard, parfait pour rejouer le refuge de Tristan.

Bleu est mon refuge, 2025 © Mathieu Farcy, des pensions de famille ADOMA et l’hôpital d’Erstein
Mathieu Farcy, né en 1985, vit à Marvejols. Photographe après avoir été éducateur spécialisé, Mathieu Farcy place la question de la « disqualification sociale » au centre de son travail. L’intérêt qu’il porte à la parole et à la place d’autrui dans la société n’a cessé de traverser sa pratique photographique. Ses différents travaux s’inscrivent dans une réflexion autour de ce qu’il nomme des “documentaires horizontaux”, dans lesquels il implique les participants et les considère comme tout autant responsables de la création que lui. [Circulation(s) festival de la jeune photographie européenne, 2019]