Se jeter à l’eau (titre provisoire)

Arthur Heck et les mineurs étrangers isolés

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

20/10 - 24/10/2025

Strasbourg

Photographies réalisées par Alpha, Bacari, Taoufik, Lassana, Amedi

Temps de création mené sur une semaine du 20 octobre au 24 octobre 2025 à Strasbourg.

Avec Audrey Jehl, éducatrice service des mineurs isolés & Claire, stagiaire éducatrice spécialisée.

Œuvre collective portée par Stimultania.

Projet conçu et mis en œuvre dans le cadre d’Entre les images, un programme national de transmission et d’atelier de pratique photographique développé par le réseau Diagonal avec le soutien financier du ministère de la Culture et en partenariat avec l’ADAGP.

Soutenu par l’EEP Le Château d’Angleterre – ARSEA

Le lundi, on ne savait pas si “ça prendrait”. Nous nous installons dans le logement qui accueille certains jeunes et sert aussi d’espace de permanence pour les éducatrices de l’ARSEA et ils arrivent au compte-goutte. Certains sont en retard, d’autres nous regardent à peine et puis Arthur Heck leur montre le livre de Tyler Mitchell “Wish this was real”. Et ça prend. Arthur leur montre d’autres ouvrages, qui l’inspire et le porte, les jeunes observent. Il a bien choisi. Puis Arthur leur demande de construire des portraits. Taoufik nous fait nettoyer un miroir, Alpha grimpe sur le rebord d’une fenêtre, Bacari s’installe dans un fauteuil et prend un livre pour poser. Ça prend.

Quelques jours plus tard, ils emmènent Arthur au bord du lac de la Ballastière. Il faut se mouiller pour faire de bonnes images paraît-il, on ne pensait pas forcément que ce serait au sens propre. Elle était “un peu glaciale” mais ils y ont plongé quand même. Arthur avec son appareil et Alpha de l’eau jusqu’aux oreilles en s’inspirant d’Andras Ladocsi. Claire les attendait à la sortie de l’eau avec des serviettes et des pulls. Faudrait pas qu’ils prennent froid.

Le dernier jour de l’intervention d’Arthur se déroule au Château d’Angleterre, château du 18e qui accueille les bureaux de la protection de l’enfance. Le lieu est splendide et entouré d’un parc. Nous sommes plus impressionnés que les jeunes qui connaissent déjà le lieu. Fleurs à la boutonnière et derrière l’oreille, les corps se détendent, la confiance est là. Un peu de vulnérabilité aussi.


Arthur Heck (né en 2000, Strasbourg) vit et travaille à Zurich. En 2022, il obtient une licence à la Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg puis un master en Art de l’université de Zurich en 2024. Il expose notamment à The Ballery (Berlin, 2025), Amiamo Caffè (Zurich, 2024) et Fomo Art Space (Zurich, 2023).

Le travail d’Arthur Heck explore la tension entre l’intimité et un monde en plein bouleversement. À une époque où la sphère personnelle est constamment perturbée par des forces extérieures, il crée des images et des installations qui recherchent des points d’ancrage fragiles pour établir des liens. Sa pratique réfléchit à la manière dont les corps absorbent, résistent et s’adaptent à un environnement en mutation, où l’intimité devient un espace à la fois précaire et provocateur.