ÉDITION
200 exemplaires
23×28,6 cm / 63 pages
Photographie : Marine Lanier et le collectif La Bonne Adresse
Édition : Stimultania
Impression : Deux-Ponts
Graphisme : La Bonne Adresse
Sortie : avril 2019
Livre en consultation à Stimultania Strasbourg.
Photographies réalisées par douze hommes en détention et sept proches de détenus, du Centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (38).
Intention artistique pensée et portée par Marine Lanier, le collectif La Bonne Adresse (Alex Viougeas, Marlène Scharr).
Œuvre collective portée par Stimultania Pôle de photographie.
Partenaires : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, équipe Sodexo de la maison des familles, association Totem.
Avec le soutien de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Région Auvergne-Rhône-Alpes, du SPIP du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier dans le cadre du programme Culture/Justice et Fondation de France dans le cadre de l’appel à projet Tissage d’initiative.
Poursuivant son travail en milieu carcéral, Stimultania met en place en 2018 une intervention à la configuration inédite : les artistes invités vont créer une œuvre collective avec des hommes en détention mais également avec des proches de détenus. Une ouverture à ceux que la situation impacte autant et que l’on n’entend jamais ou très peu. Marine Lanier, photographe, et La Bonne Adresse (Alex Viougeas et Marlène Scharr) designers graphistes, ont travaillé avec les participants une proposition multidisciplinaire, autour des notions de clan, de terre nouvelle, de langage et de code.
À l’intérieur de cette édition, les clichés du territoire élaboré à la maison des familles se croisent avec les prises de vue de ces âmes masquées, avec les idéogrammes indéchiffrables du langage mystérieux et les créations graphiques du clan. Tous s’entremêlent dans une temporalité et une géographie volontairement mélangées, qui brouillent quiconque ne fait pas fait partie de cette famille. Qu’est-ce qui a été créé en détention ? Qu’est-ce qui a été inventé à l’extérieur ? Ces deux mondes ne sont plus distinguables ; ils laissent ici place à un troisième monde, qui existera aussi longtemps que le livre circulera.
Photographies réalisées par Benoît de Carpentier.


“Nous traçons les déserts, les longues marches dans le sable, la chaleur étouffante, la fièvre infinie qu’on emporte avec soi, les tempêtes jaunes qui habitent le corps. Au dehors, le soleil brûle nos paupières, nos cils, nos pupilles. Nous rêvons de marcher au cœur d’une forêt — pour sentir la mousse sous nos pieds — la pluie descendre sur nos habits. D’autres habitants sont entrés dans l’enceinte. Notre clan n’a pas de chef. Nous le sommes tour à tour. Sur nos épaules, peaux de bêtes, masque d’animaux, yeux de chouette.”
Marine Lanier, extrait du texte Tous n’ont pas fait les mêmes voyages

