Parallèlement à l’exposition présentée au Musée Nicéphore Niépce de juin à septembre 2015, cet ouvrage met en lumière la collaboration photographique de Théo Blanc et Antoine Demilly (de 1924 à 1962).

Si le portrait et la publicité font partie de leurs habitudes, les artistes ne quittent jamais leur appareil photo, notamment lorsqu’ils sortent de leur studio. Et, parmi les paysages qui résultent de leurs sorties, on peut observer la ville de Lyon, aux allures multiples. Des entrées de maisons, des devantures de magasins, des habitants aux fenêtres, des passants dans la rue, des morceaux de nuages… Ce fonds riche, dispersé, jeté puis en partie recueilli par Julie Picault, la petite-fille d’Antoine Demilly, ne demande qu’à être considéré et réorganisé.

90, 70, 50 ans après… que disent aujourd’hui ces photographies ? Souvent caractérisées par la conventionalité de leurs sujets, elles deviennent d’autant plus intéressantes lorsqu’elles sont associées entre elles, sans être fondamentalement liées.

Au sein de l’ouvrage, les images correspondent : des lignes qui se poursuivent, des regards qui se répondent, des ombres qui s’accordent… Sans contexte, de nouvelles histoires naissent. Chaque photographie est mise en valeur par les changements d’échelle et par la place qu’elle trouve alors au sein d’une page blanche.

Ainsi, la sélection et l’assemblage d’images ne résultent pas d’une démarche historienne, mais apportent plutôt un point de vue contemporain.

De leur double regard singulier, Blanc et Demilly témoignent de la réalité : quelquefois, la beauté, d’autres fois, une certaine étrangeté. Mais ce sont ces assemblages, nouveaux, qui apportent une allure inédite à leur travail…