La faute aux photos

Dans ce petit ouvrage, le photographe Guillaume Chauvin propose « 40 nouvelles instructions pour celles et ceux commettant des images ». Le principe est logique et efficace : chaque page comporte un petit texte qui sonne comme une incitation à la prise de vues, dans un contexte particulier. Le lecteur, joueur, devient donc photographe et, surtout, acteur face à une situation imaginée par l’artiste.

« Va », « immortalise », « choisis », « écris », « déambule », « demande », « rencontre », « appelle »… La majorité des phrases commencent à l’impératif et annoncent rapidement la couleur, avec humour. On parle de personnes (un inconnu dans la rue, un prêtre, un voisin), d’un lieu (un bâtiment, un refuge pour animaux, un commissariat), d’objets (un bouquet de fleurs, un journal local). Guillaume Chauvin, dans ses « injonctions », associe toujours la prise de vue photographique à une action. Des consignes décalées, des idées loufoques, des contraintes improbables.

Par ailleurs, le format de l’ouvrage – petit – suggère d’être emporté dans nos poches, pour se rapprocher du lieu ou du contexte évoqués par les phrases et, ainsi, répondre aux incitations in situ.  

Ne contenant aucune photographie, ce livre invite à en produire ou à en imaginer. Et, s’il pousse le lecteur à agir avec son appareil photo, il l’encourage également à réfléchir à la question de l’image et lui propose de regarder autrement ce qui l’entoure.