Givors est une île

Léonie Pondevie

  • RÉSIDENCE DE CRÉATION

01/02 - 30/04/2021

Givors

Résidence de 8 semaines sur les mois de février et d'avril 2021.

Restitution en juillet 2021.

Résidence soutenue par le Ministère de la Culture dans le cadre du dispositif Capsule.

Avec le soutien du gîte Un olivier dans les étoiles.

© Léonie Pondevie

À l’issue de l’appel à projets et artistes lancé en mai 2020, Stimultania invite Léonie Pondevie, artiste photographe vivant à Lorient, pour cette nouvelle résidence de création.

Aux alentours de Bollène, des fouilles archéologiques organisées au XIXe siècle ont permis de trouver un saumon de plomb originaire de Givors. Il n’y a aucun saumon dans le Rhône. Il y a des anguilles, des aloses, des brochets, des lotes, des achigans à grande bouche, des carpes, des gobies noires ou tachetés, des mulets sauteurs ou dorés, des lamproies, des truites, des perches, des lottes. Et des esturgeons avant que la construction de deux barrages ne les fassent disparaître. Mais pas de saumon. Jamais.

(…) Je découvrirai plus tard que le saumon est le nom donné aux lingots antiques. Mais peu importe. Il sera un prétexte à la déambulation et à l’exploration du territoire de Givors, celui de la ville et de sa campagne.

C’est avec cette trame que Léonie Pondevie arrive à Givors, en février 2021. Pendant un mois, qu’il vente, pleuve ou neige, la photographe sillonne la ville et suit ses cours d’eau : le fleuve Rhône mais aussi les deux rivières qui s’y jettent, le Gier et le Garon. Elle marche de longues heures, photographiant les endroits, les détails, les personnes ; ramassant sur sa route des vestiges, morceaux de verre et de charbons, traces du passé industriel de la ville.

Au bord de l’eau, Léonie Pondevie fait aussi des rencontres : pêcheurs en action, jeunes gens qui s’attardent, promeneurs avec ou sans canidés mais aussi un groupe de techniciens d’étude au syndicat mixte du Gier rhodanien et les fameux sauveteurs-jouteurs de Givors. Elle discute fond et histoire avec le directeur des affaires culturelles et ancien directeur de la maison du Fleuve Rhône, avec l’archiviste municipal. Personne n’a entendu parler du saumon de Givors mais tous lui racontent beaucoup d’autres choses, l’accompagnant dans son approche entre archéologie et poésie des lieux.

Une exposition dans la verrière de Stimultania et un temps d’échange avec les personnes rencontrées scelle le premier mois de résidence.

Restitution mi-parcours, fin février 2021 © Stimultania


Lors du second, en avril, Léonie Pondevie retrouve doucement ses marques. L’herbe a poussé sur les lieux visités et la lumière n’est plus la même mais sa production s’affine et un très bel ensemble photographique se dessine. Léonie Pondevie imagine un parcours, sorte de « chasse au trésor » qui invitera le promeneur curieux à suivre ses traces et découvrir, au fur et à mesure, des fragments cachés de l’édition finale du projet.

La restitution finale de ce beau projet s’organise sur plusieurs temps : lancement du parcours en juillet 2021, accompagné d’une projection publique pour plonger dans l’univers intense et doux proposé par la photographe. Une exposition est également envisagée courant 2021-2022.

Restitution finale, 22 juillet 2021 © Stimultania

PARCOURS

ÉDITION ET PROJECTION

Découvrez l’édition finale de l’artiste mêlant photographies et fragments de textes sous forme de cartes postales, ainsi qu’un diaporama diffusé à Givors lors d’une série de projections en plein air.


Léonie Pondevie est une photographe née en 1996 à Angers. Diplômée de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, elle est membre du Collectif Nouveau Document. Pour elle, les paysages sont le reflet de notre société, ce qui la mène à se questionner sur l’anthropisation, c’est-à-dire l’impact de l’Homme sur la nature à travers la transformation des territoires, que ce soit par l’industrialisation ou encore l’urbanisation. Elle utilise de nombreux médiums et techniques tels que la vidéo, l’installation, la céramique ou le dessin. Les errances et la déambulation lui permettent de réaliser un état des lieux photographique des espaces et, dans un second temps, le logiciel Google Earth lui permet d’approfondir son travail d’enquête.