Sur le seuil (cuisine d’ailleurs)

Benoît de Carpentier et 18 CAP restauration collective

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

04/02 - 23/05/2018

Chambéry

Sur le seuil © Benoît de Carpentier et les élèves

Photographies réalisées par Aboubacar, Amaël, Anaïs, Charline, Coralie, Dylan, Flora, Hocine, Hugo, Judicaël, Korantin, Léo, Liam, Mizanur, Mohamed, Nathan, Théo, Sandra.

Intention artistique pensée et menée par Benoît de Carpentier, photographe.

Temps de création mené sur 22 heures réparties sur une semaine en février 2018.

Avec Véronique Letellier, professeure spécialisée.

À l'Établissement Régional d'Enseignement Adapté Amélie Gex, Chambéry (38).

Restitution le 23 mai 2018.

 

Intervention portée par Stimultania Pôle de photographie.

Soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l'appel à projet Découverte Région, Passeurs de culture.

Benoît de Carpentier revient à l’EREA Amélie Gex, après une première expérience en 2017, pour explorer une autre contrée artistique avec dix huit jeunes gens en CAP restauration collective. L’objectif commun : “regarder les aliments avec un œil sensible et accéder à une perception nouvelle, décalée et singulière de la nourriture”.

Le processus est simple : sélectionner l’aliment, construire sa composition, photographier. Puis projeter l’image, y inscrire son corps, photographier. Mais derrière la simplicité se cache un monde complexe et riche. Complexe la mise en place des aliments, complexe la perception de l’image, le rapport au corps, complexe le résultat qui décolle vers des sphères étranges, irréelles.

Après la réalisation concrète des images, l’esprit divague.

Korantin et son kiwi devient “l’Œil” dans “le Trou noir”. Il est “un prêtre seul sur terre”. Flora devant un chou se transforme en “déesse de feu” ; Anaïs dans la farine se retrouve “sous la lune” ; Charline et Sandra sont “tout contre toi” sur une “île flottante”au milieu d’un “ouragan” et d’une “mer agitée”. Théo et la fraise est “top chef” “devant la grotte”. Mohamed et son sucre fondu devient “Poséidon en colère”.

Les images produites parleront différemment à chacun. Elles s’inscrivent pour ma part dans la continuité de mon travail et témoignent de mon goût pour la narration et le mélange de différents espaces : l’espace de l’image (ici la projection) et celui du réel (les élèves). La création d’un nouvel espace singulier et fictif.

Je retrouve dans ces images mon attrait pour l’inconnu, c’est-à-dire ce goût pour m’infiltrer derrière l’apparence première des choses, à la recherche d’une sensation d’étonnement, de surprise, d’attente.

Ces images parlent donc probablement de mes perceptions mises en place dans l’enfance et qui sous-tendent ma relation au monde. Le monde étant pour moi un spectacle que j’essaie de sonder par le regard, en y restant la plupart du temps étranger. Images d’un réel inaccessible, mystérieux et caché.

Benoît de Carpentier


Production : livre format 140×210 mm, 24 pages, impression n&b sur papier satin 250 g, 50 exemplaires distribués aux élèves, ÉREA, artiste et partenaires. Graphisme : Stimultania. Parution : mai 2018.

24 tirages A3 sur papier recyclé 160g accrochés sur tassots. Scénographie et installation : les élèves, Benoît de Carpentier, Véronique Letellier, Stimultania. Présentés au sein du foyer de l’ÉREA Amélie Gex en mai 2018.


Benoît de Carpentier : Diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg, section peinture en 1989, Benoît de Carpentier est un photographe plasticien. Ses œuvres mêlent réalité et onirisme, parfois introspectives parfois tournées vers l’autre, souvent philosophiques et picturales. En 2002 et 2004 il reçoit l’aide à la création de la DRAC Alsace pour des projets autour du paysage, de l’architecture. Il expose régulièrement ses travaux, principalement à Strasbourg et Paris. Il enseigne la photographie et anime des projets photographiques en milieu scolaire du primaire au secondaire.